Considérant quaux termes du premier alinéa de
larticle L. 521-2 du code de justice administrative : Saisi d'une demande en
ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures
nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale
de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public
aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement
illégale. Le juge des référés se prononce dans un délai de quarante-huit
heures; que, selon larticle L. 523-1 du même code : Les décisions
rendues en application des articles L. 521-1, L. 521-3, L. 521-4 et L. 522-3 sont rendues
en dernier ressort./ Les décisions rendues en application de larticle L. 521-2 sont
susceptibles dappel devant le Conseil dEtat dans les quinze jours de leur
notification. En ce cas, le président de la section du contentieux du Conseil dEtat
ou un conseiller délégué à cet effet statue dans un délai de quarante-huit heures et
exerce le cas échéant les pouvoirs prévus à larticle L. 521-4"; Sur la fin de non-recevoir opposée par les intimés : Considérant quil résulte tant de la nature même de laction en référé ouverte par les dispositions précitées du code de justice administrative, qui ne peut être intentée quen cas durgence et ne permet, en vertu de larticle L. 511-1 du même code, que de prendre des mesures présentant un caractère provisoire, que de la brièveté du délai imparti pour saisir le Conseil dEtat dune ordonnance rendue en première instance sur le fondement de ces dispositions, que le maire peut se pourvoir au nom de la commune contre une telle ordonnance sans avoir à en demander lautorisation au conseil municipal; que par suite, et si M. Morbelli, maire de la commune de Venelles (Bouches-du-Rhône), na pas qualité pour faire appel, en son nom personnel, de lordonnance par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Marseille a enjoint au maire de cette commune, sur le fondement de larticle L. 521-2 du code de justice administrative, de convoquer le conseil municipal en vue de délibérer sur la désignation des délégués communaux au conseil de la communauté dagglomération du pays dAix, il est en revanche recevable à contester cette ordonnance au nom de la commune, alors même que la délégation que lui avait consentie le conseil municipal en application du 16° de larticle L. 2122-22 du code général des collectivités territoriales lui avait été retirée et quil na pas demandé audit conseil lautorisation dintroduire la présente instance; que la fin de non-recevoir opposée à la requête de la commune de Venelles doit, dès lors, être écartée; Au fond : Considérant, en premier lieu, que, si le principe de libre administration des collectivités territoriales, énoncé par larticle 72 de la Constitution, est au nombre des libertés fondamentales auxquelles le législateur a ainsi entendu accorder une protection juridictionnelle particulière, le refus opposé par le maire de Venelles aux demandes qui lui avaient été présentées en vue de convoquer le conseil municipal pour que celui-ci délibère sur lobjet mentionné ci-dessus ne concerne que les rapports internes au sein de la commune et ne peut, par suite, être regardé comme méconnaissant ce principe; quil suit de là que le juge des référés du tribunal administratif de Marseille a méconnu la portée des dispositions précitées de larticle L. 521-2 du code de justice administrative en faisant droit, sur le fondement de ce texte, aux demandes dont il avait été saisi en vue denjoindre au maire de convoquer à cette fin le conseil municipal; Considérant, en second lieu, que le refus de convocation en cause ne porte, contrairement à ce quont soutenu les demandeurs de première instance, aucune atteinte à la liberté dexpression des conseillers municipaux ou au droit dexpression de la démocratie locale, non plus quau droit de vote et de représentation; Considérant quil résulte de tout ce qui précède que la commune de Venelles est fondée à demander lannulation de lordonnance attaquée; Considérant que la présente décision ne fait pas obstacle à ce que les intéressés, sils sy croient recevables et fondés, présentent devant le tribunal administratif un recours pour excès de pouvoir contre la décision de refus du maire et saisissent le juge des référés de ce tribunal de conclusions tendant, sur le fondement des dispositions de larticle L. 521-1 du code de justice administrative, à ce quil en ordonne la suspension et assortisse le prononcé de cette mesure de lindication des obligations qui en découleront pour le maire; ... (annulation de lordonnance susvisée du président de la 1ère chambre du tribunal administratif de Marseille en date du 4 janvier 2001, rejet des demandes présentées au juge des référés du tribunal administratif de Marseille par MM. Saez et autres, par M. Bariguian et par MM. Bouillet et autres) |
A noter : La décision contestée était le refus du maire de convoquer les conseillers muncipaux pour désigner des délégués communaux au conseil de la communauté dagglomération du pays d'Aix. |