Sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens de la requête :
Considérant qu'aux termes de l'article 1er A °2 de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 sur le statut de réfugié, la qualité de réfugié est reconnue à : "toute personne ... qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de son pays" ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier qu'à la date à laquelle a été pris le décret accordant aux autorités espagnoles l'extradition de M. Bereciartua-Echarri, ressortissant espagnol d'origine basque, pour des faits intervenus entre février 1979 et juin 1981, le requérant bénéficiait de la qualité de réfugié en vertu d'une décision du 21 juin 1973, maintenue par une décision du 30 juillet 1984 de la commission des recours des réfugiés, non contestée par le directeur de l'office français de protection des réfugiés et apatrides et devenue définitive ;
Considérant
que les principes généraux du droit applicables aux réfugiés, résultant notamment de
la définition précise de la Convention de Genève, font obstacle à ce qu'un réfugié
soit remis, de quelque manière que ce soit, par un Etat qui lui reconnaît cette qualité,
aux autorités de son pays d'origine, sous la seule réserve des exceptions prévues pour
des motifs de sécurité nationale par ladite convention; qu'en l'espèce, le garde des
sceaux, ministre de la justice n'invoque aucun de ces motifs; qu'ainsi, et alors qu'il
appartenait au gouvernement, s'il s'y croyait fondé, de demander à l'office français de
protection des réfugiés et apatrides de cesser de reconnaître la qualité de réfugié
à M. Bereciartua-Echarri, le statut de ce dernier faisait obstacle à ce que le
gouvernement pût légalement décider de le livrer, sur leur demande, aux autorités
espagnoles; que le décret attaqué est dès lors entaché d'excès de pouvoir;
... (annulation du décret) |